Vous avez sûrement déjà vu cette photo où Dali a l’air de nous observer du coin d’un oeil écarquillé, presque fou. Peut-être, comme souvent dans le cas de monstres sacrés, ne saviez-vous pas que cette photo a été prise par Philippe Halsman.
Philippe Halsman a, au-delà de cette photo, immortalisé de nombreuses figures du XXe siècle et beaucoup travaillé avec Dali. D’ailleurs, c’est sur son montage de Dali nu dans un oeuf que s’ouvrait la grande expo Dali du Centre Pompidou. Aujourd’hui et jusqu’au 24 janvier, c’est au Jeu de Paume que le travail d’Halsman est mis à l’honneur.
On y croise tout le gratin du siècle dernier : Churchill, Fernandel, Chagall, Le Corbusier ou encore Jean Cocteau.
Et bien sûr Marylin.
Marylin Monroe, qu’Halsman a rencontrée pour la première fois en réalisant un reportage sur 8 jeunes mannequins se lançant dans le cinéma. Ils se sont ensuite très peu croisés, mais assez pour qu’elle soit immortalisé empn plein jumping. Et oui, ce truc de sauter pour les photos, que vous faites ou qui vous agace chez autres en vacances, on peut dire que c’est Philippe Halsman qui l’a inventé. Grâce ce mouvement simple, il a fait ressortir de naturel de Zizi Jeanmaire, Audrey Hepburn, Ava Gardner, Liberace, Jacques Tati… Quitte à refaire le saut de nombreuses fois, comme pour les centaines de sauts de Marylin pour la couverture de Life.
Cette couverture de Life est d’ailleurs en excellente place au Jeu de Paume, parmi une belle sélection de la centaine de couverture que le photographe a réalisée pour le magazine.
Halsman est aussi celui qui a créé le livre photo, notamment en associant une question à une réponse d’expression faciale shootée en gros plan. Un peu comme un ancêtre du reaction gif, en somme.
Puisqu’au fond, c’est avec ce sentiment que j’ai quitté l’exposition : en n’ayant une liberté que ne prennent ceux qui connaissent les règles de la photographie et en tenant sans doute son goût pour l’expérimentation de sa formation d’ingénieur, Philippe Halsman a influencé notre rapport à l’image parce qu’il en avait une approche simple, vivante, dénuée d’a priori.Une exposition à voir absolument au Jeu de Paume avant le 24 janvier pour se plonger dans une époque où le journalisme a donné à la photographie la force de laisser sa marque sur la vie quotidienne.