Parmi toutes les expositions qui se terminent le 13 septembre au Palais de Tokyo, il y a l’univers post-apocalyptique de Korakrit Arunanondchai, la lagune vénitienne de Céleste Boursier-Mougenot, les magnifiques vidéos de Jesper Just, bien sûr les délicates oeuvres de Patrick Neu.
Je ne pense pas avoir vu d’oeuvres de Patrick Neu dans un musée auparavant (comment ai-je pu rater ça ?) et ça a été un délice de les découvrir au Palais de Tokyo. Dans sa white box silencieuse, l’exposition dénote face aux autres artistes présents, avec leurs installations saturées, leurs lumières travaillées, leur sursollicitation des sens.
A côté de l’ébullition, dans l’exposition de Patrick Neu, le temps s’est arrêté. Les oeuvres ont quelque chose de lent, méticuleux, fragile.
Patrick Neu est un artiste comme ça, il aime prendre son temps et les paradoxes. De l’objet fragile que sont les verres en cristal, il a fait un support sur lequel il a reproduit des scènes de tableaux classiques avec du noir de fumée. Pendant des années, il a collecté les ailes d’abeille pour les assembler en gilet. Parce que le cristal coupe, blesse, mais peut voler en éclats, il en a fait des armures de samouraï et des couronnes de laurier.
Longtemps, Patrick Neu a cherché à dessiner l’iris idéal. Dans sa quête, il a fait boire à des pages et des pages beaucoup d’encre foncée, opaque, qui crée de délicates volutes sur le papier.
Son oeuvre a un côté éphémère, on imagine les objets dans le transport, on les imagine face aux vibrations causées par les visiteurs et on tremble un peu pour eux. Alors on en profite dans qu’on les a sous les yeux, on inspecte les moindres recoins de la finesse impressionnante.
Bonjour,
si vous aimez le travail de Patrick Neu et êtes à Paris, ne manquez pas le documentaire qui lui est consacré, les samedis 5 et 12 septembre au Cinéma Le Grand Action (5e):
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19554479&cfilm=238575.html
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