En voiture tout le monde, on part à Hollywood !

Parmi ces choses qui m’ont frappée à Los Angeles, il y a la freeway. J’ai beau avoir vu les vues aériennes des énormes échangeurs de la bordure de la Los Angeles, j’ai beau avoir entendu que la ville est en grand partie conçue pour les voitures, rien ne m’avait vraiment préparée à avaler des kilomètres de route.
En un peu plus d’une semaine, j’ai vu la freeway rythmer la ville, la vie et les relations sociales. Parce qu’il faut éviter le traffic, penser à partir deux heures avant le brunch, aimer s’avaler des dizaines et des dizaines de kilomètres pour démarrer sa journée.

Loin du rythme de nos grandes villes européennes pleines de transports en commun, Los Angeles déroule des kilomètres de ruban bétonné organisé en routes à 4 voix, pleines de voitures dans lesquelles on stagne, on attend et on avance parfois, sauf sur la voie dédiée au car-pooling, où la circulation est fluide.
Finalement, Los Angeles ressemble à un album de Lee Friedlander ou d’Ed Ruscha, avec des voitures et des petits commerces allongés sur les îlots créés par des routes tentaculaires. On se demande si ces deux photographes auraient eu les mêmes idées, le même rapport à la route et à la ville s’ils n’avaient pas étudié à Los Angeles.
A force de rouler en voiture (en Uber, précisément), qui est pourtant le moyen de transport organique de Los Angeles, j’ai fini par me sentir isolée du rythme de la ville, tout en étant coincée entre tous ces habitants sur la freeway.
J’en ai presque regretté les bus, le métro, les odeurs, la proximité des gens et des bousculades. J’ai eu envie de ville où les habitants se frottent les uns aux autres, où les microbes et la sueur se mélangent.
On en savourerait presque les heures de pointe parisiennes, où il devient difficile d’éviter le toucher de l’autre, et où finalement on ne se rencontre pas plus.