À Marrakech cette semaine pour intervenir au Macaal Bootcamp, j’ai eu la chance incroyable de visiter l’expo ‘Ressala’ de Mohamed Arejdal au Comptoir des Mines avec le directeur de la galerie et l’artiste hier en ouverture de l’événement.
L’artiste y interroge de l’impact de la colonisation, de la globalisation et des frontières sur les cultures africaines, les nomadismes – et les migrations. En fil rouge de l’exposition, la mosaïque culturelle marocaine et africaine se dissolvant lentement dans une action “modernisatrice” dont il ne reste plus rien non plus.
On y retrouve le chameau comme symbole du nomadisme, réduit par la voiture et les vols pas chers à une attraction en souffrance pour touristes. La peinture blanche recouvre des tissus traditionnels, qui servent à faire tentes, vêtements, ou tenues des chœurs traditionnels de femmes, qui restent aujourd’hui un divertissement dans les mariages. Les traversées de la Méditerranée sont un nouveau déplacement des peuples, porteur d’espoir et conséquence – entre autres – de la destruction des traditions nomades.
Lyautey y est évidemment présent, avec son tombeau des Invalides reproduit grandeur nature dans une pièce installée comme un mausolée, les motifs s’effaçant comme son action “modernisatrice”, et son Lyautey, dont il ne reste plus la beauté classique abîmée par l’action de l’artiste.
Si vous êtes de passage à Marrakech et que l’expo Mohamed Arejdal est encore visible au Comptoir des Mines (jusqu’au 7 février !), allez-y et demandez à ce qu’on vous guide à travers la symbolique des œuvres, c’est puissant et magnifique, autant en termes visuels que symboliques.