La Monnaie de Paris propose jusqu’au 17 juillet une exposition croisée d’œuvres de Bertrand Lavier et Raymond Hains. Conçues par Lavier, les 12 pièces de la Monnaie de Paris créent une conversation dans laquelle les travaux de Lavier et de Hains se répondent, de jeu de mots en référence à l’histoire de l’art.
Si l’exposition forme une sorte d’hommage de Lavier à Hains, elle rend aussi hommage à des artistes qu’ils ont cités tous les deux – Frank Stella, Giotto, Van Gogh et Frédéric Dard – et à d’autres dont le travail fait écho au leur – Boronali, Franck Scurti ou encore Olivier Mosset. D’autres enfin servent leurs jeux de mots, comme Stravinski, Closky, Ostrowski et d’autres, réunis dans une salle en “ski”, avec une palissade d’équipement d’hiver.
On plonge aussi dans l’histoire de Bertrand Lavier, que l’on redécouvre affichiste, art qui a été bien plus pratiqué par Raymond Hains, jusque pour deux Biennales de Venise des années 60. Leurs affiches sont déformées comme de verre bosselé ou encore déchirées, rappelant que Hains a exposé il y a quelques décennies avec Jacques Villeglé. Ce même verre bosselé cache dans l’exposition des oeuvres très reconnaissables de Lavier, jusqu’à une toile montgolfière, déformée par la suspension à une coursive de la première salle.
Le titre de l’exposition lui-même est un “Merci Raymond” qui coule sur la façade de l’hôtel de la Monnaie, face au quai des vedettes de Paris, où chaque jour est collée une nouvelle affiche d’artiste contemporain.
Au final, Bertrand Lavier a composé pour (et avec) Raymond Hains une exposition extrêmement riche – presque trop – qui est à voir, mais avec un guide ou en posant des questions aux médiateurs présents pour en comprendre tous les reliefs et subtilités.