On le suit, on le longe. On en profite autant qu’on peut, mais son infini semble passer très vite. Il attire, repousse, fait trébucher. Il est ligne droite, courbe brisée, mur. Sa matière se déploie et nous enveloppe. Elle déforme les sons, arrête la lumière, grise nos sens. On ne peut pas la saisir, on peut la longer du regard, au mieux. Elle est dans un écrin sur mesure, parce que rien d’autre n’aurait pu la contenir sans la dénaturer. Bien que la matière du temps porte les traces du temps. Pas du toucher de ceux qui la parcourent, parce qu’on ne peut pas. Mais d’une usure maîtrisée, d’une patine délicate mais profonde.
On ne peut pas voir par delà la matière du temps. On ne peut pas en contempler les détours. Ou alors il faudrait en sortir. De l’intérieur, on ne peut que la suivre, soumis au parcours imposé, et se laisser doucement malmener. On ne peut finalement qu’aller de l’avant pour découvrir qu’à la fin, il n’y a rien. Rien, sauf nous-mêmes.
Bilbao en 15 photos - AU HASARD
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