Comme l’an dernier, j’ai profité d’un weekend estival pour faire un tour sur les bords de Loire. J’ai suivi la ligne verte du Voyage à Nantes un peu moins intensément cette année (parce que de nombreuses oeuvres sont des installations permanentes), mais cela m’a laissé plus de temps pour découvrir les oeuvres qui ne sont là que le temps d’un été. Je vous en ai gardé cinq que j’ai particulièrement appréciées, un peu partout dans Nantes… Mais si vous voulez voir toutes les photos, c’est par ici.
Ange Leccia, Nymphéas
Ma fascination pour la travail d’Ange Leccia est sans limite. Au fond du Canal Saint-Félix, il a coincé Laetitia Casta, dont seules les épaules et la tête dépassent de sous un pont. Elle est comme une nymphe retenue qui observe de la surface de l’eau ceux qui passent au-dessus d’elle. Nymphéas est, comme souvent chez Leccia, une ode à la lenteur, à la contemplation, à la réflexion sur notre propre échelle temporelle et l’écoulement du temps qui passe.
HAB Galerie, Tatura Atzu – Solo Group Show
Et si un artiste en cachait un autre, et un autre, et un autre ? C’est un peu le cas au Solo Group Show à la HAB Galerie. Dans une exposition où Taturo Atzu change de nom pour chaque oeuvre, on le voit espiègle, drôle, étonnant, et pourtant toujours dans le respect de l’histoire de l’Art de l’Antiquité à la Renaissance. Il joue avec l’espace de la galerie, avec les oeuvres du musée des Beaux-Arts de Nantes, avec sa propre identité. Une exposition divertissante créant un lien fort entre le contemporain et l’ancien.
Baptiste Debombourg, Stellar sur la place du Bouffay
Imaginez des montagnes russes en stop motion. C’est un peu l’effet que m’a fait Stellar de Baptiste Debombourg sur la place du Bouffay. Un enchevêtrement unique et impression de chaises de café dont les courbes finissent par se fondre dans les terrasses environnantes. Debombourg magnifie l’élément usuel urbain, en lui donnant un volume, un mouvement et une accélération uniques.
Diane Landry, le Chevalier de la Résignation Infinie au Lieu Unique
À l’étage du Lieu Unique, Diane Landry présente une installation de bouteilles d’eau, de roues de vélo, de lumière et de sable, assemblés en astres qui tournent plus ou moins haut sur leur socle. Chevalier de la Résignation Infinie est une oeuvre qui nécessite d’être contemplée et dans laquelle le temps et une certaine abstraction du réel sont essentiels. Chez Kierkegaard, le Chevalier de la Résignation Infinie est celui qui consacre sa vie à la princesse qu’il n’aura jamais. Chez Landry, les 12 roues de lumière représentent autant les 12 heures d’un cadran que les 12 mois de l’année, le mouvement perpétuel évoque la continuité infinie du temps, les lumières instables font écho à la fragilité de nos ressources naturelles. Une oeuvre qui demande du temps et une dédication entière du spectateur.
Aurélien Bory au Théâtre Graslin
Imaginez que pour une fois, vous pouvez entrer au théâtre par l’entrée des artistes, rester sur scène et admirer le spectacle dans la salle. C’est ce que vous propose Aurélien Bory au Théâtre Graslin. La lumière, qui est centrale dans les mises en scène et chorégraphies d’Aurélien Bory, est ici la clef de Spectacula. Dans le noir le plus complet, les fauteuils s’allument et s’éteignent les uns après les autres, formant un ballet de bleu lumineux, tantôt faussement aléatoire, tantôt strictement organisé. C’est beau et cela interroge la place du spectateur dans la salle. Et si, malgré l’obscurité qui l’enveloppe traditionnellement, la salle était aussi digne d’attention que la scène ?
Bonus : Sylvie Sieg & Pierre Nègre + Forclum sur les remparts du Château des Ducs de Bretagne
À la tombée de la nuit, les remparts du Château des Ducs de Bretagne s’illuminent d’une jolie projection en lignes de lumière blanches et rouges, avec de l’amour, de la liberté et des coquelicots. Au fil des saynètes se construit une histoire abstraite des sentiments et des émotions. La simplicité des lignes donne une universalité aux personnages. Dans la douce fraîcheur des nuits estivales, on est hypnotisé par le ballet des lumières sur les vieilles pierres. J’ai raté l’an dernier cette animation qui existe pourtant depuis la réouverture du Château en 2007, je suis ravie de l’avoir découverte en chemin vers Ange Leccia !
Le Voyage à Nantes 2015 : un weekend ent...
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la souris
Je ne sais pas ce que je préfère de l’Ophélie sous les ponts, de la caryatide-footballeur ou des chaises volantes en stop motion ! Avec toi, je me dis que je pourrais apprécier les expos d’art contemporain ; tu as l’art de savoir faire regarder. 🙂
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