En tournée jusqu’au 24 avril, les danseurs du Béjart Ballet Lausanne rendent un vibrant hommage à Freddie Mercury avec Le Presbytère. 18 ans et 350 représentations dans le monde entier après sa création, l’une des pièces maîtresses de Béjart n’a rien perdu de son charme.
Show must go oooooon! Que reste-t-il lorsqu’une icône s’éteint ? De l’amour, une vie à fêter, de l’espoir. C’est la réponse qu’apporte Maurice Béjart avec le Presbytère, incroyable hommage à Freddie Mercury.
Le titre anglais de ce ballet est Ballet for Life et ne laisse aucun doute : c’est une célébration de la vie et de la création que les danseurs du Béjart Ballet Lausanne interprètent sur les titres mythiques de Queen entrelacés de Mozart.
Le point de départ du spectacle, c’est la mort, le SIDA, toutes les vies qu’il a emportées, symbolisées par le danseurs couverts de linceuls blancs. Pourtant, très vite, les chorégraphies glissent vers l’insouciance de l’amour libre, la gloire, la force de la communauté.
Des symboles forts s’enchaînent avec virtuosité : le chaos des backrooms, les pleureuses qui scandent les noms des morts, les anges aux pieds plombés, le désir et la mort, évidemment. Si l’on retrouve des éléments classiques, leur pureté est très vite coupée par une étreinte, un angle inattendu, une courbe déformée. Entre les scènes de groupe, très contemporaines, presque brutes, le lyrisme des pas de deux et pas de trois en fait des parenthèses enchantées, qu’ils soient sur des brancards, inspirés du tango ou annonciateurs du pire.
Freddie Mercury transparaît dans la gestuelle des danseurs et dans les costumes dessinés par Gianni Versace – des marcels échancrés, des combinaisons moulantes en transparence, des cuirs que le leader de Queen n’aurait pas reniés.
Vous nous avez dit : faites l’amour, pas la guerre. Nous avons fait l’amour, pourquoi l’amour nous fait-il la guerre ?
Au-delà de Freddie l’opéra rock, Béjart a voulu se souvenir de tous ceux tombés à la guerre de l’amour, Jorge Donn qui a été son danseur pendant près de 20 ans et dont le visage apparaît à la fin du ballet, mais aussi tous ceux dont les noms ont été dilués dans nos mémoires.
Le Presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat, et cette génération du Béjart Ballet Lausanne – dirigée par Gil Roman, qui dansait dans Le Presbytère à sa création – nous transporte à merveille, 18 ans plus tard, dans l’univers du chorégraphe.
On ressort du Presbytère avec la sensation que la meilleure façon de se remettre des pires épreuves, c’est d’espérer et de continuer à vivre pour ceux qui n’ont pas survécu.
Les dates de tournée :
Le 9 avril – Zénith – Dijon
Les 11-12 avril – Amphi 3000 – Lyon
Le 15 avril 2015 – Zénith – Nantes
Le 18 avril 2015 au Zénith – Rouen
Du 22 au 24 avril 2015 au Colisée – Roubaix
Pour acheter les places, c’est ici.