We are such stuff as dreams are made on, and our little life is rounded with a sleep.
– W. Shakespeare, in The Tempest
La saison théâtrale a repris, et entre la musique de Thom Willems, les 3 heures 30 de Dostoïevski par Macaigne (dont la première au TdV a été annulée dans le cadre de la mobilisation contre les accords du 22 mars) et les 18 heures du Henri VI de Thomas Jolly, j’avais envie de vous parler d’un sujet qui me tient à coeur : la sieste au théâtre. C’est quelque chose que je pratique parfois et dont je n’ai plus honte depuis qu’un invité de la Dispute (dont j’ai malheureusement oublié le nom) a dit qu’avec un siège confortable et une température agréable, c’est plutôt sain de s’endormir quand on passe un bon moment. Et puis au fond, ça ne gêne personne. Sur le papier, c’est pas faux. Toujours est-il qu’il y a des situations où on a envie de réagir et de réveiller son voisin… mais comment s’y prendre ? Passons en revue 4 cas de figure.
1. Vous connaissez l’endormi(e), et personne ne voit qu’il/elle dort à part vous
Si la personne dort silencieusement, posez-vous deux questions : la personne a-t-elle assez dormi dernièrement ? est-ce que la pièce est suffisamment bonne pour sacrifier son sommeil ? Si et seulement vous répondez oui à ces deux questions, vous pouvez tirer la personne de ses songes. Mobilisez alors toutes les connaissances que vous avez de la personne : faut-il lui donner un coup de coude ? lui pincer la cuisse ? lui lancer des ‘psst psst’ tendres ? A vous de savoir ce qui la réveillera sans la faire hurler.
NB : s’il s’agit de quelqu’un qui vous aimez bien et qui dort dans une position qui le laissera probablement courbaturé, soyez sympa et aidez la personne à se mettre dans une position confortable.
2. L’endormi est un inconnu silencieux
Laissez-le dormir. A moins qu’il ne se soit écroulé sur vous. Dans ce cas, trouvez la façon la plus pratique (pour vous) de le placer dans une position où il ne vous pèsera pas.
3. L’endormi est un inconnu qui fait du bruit
Quand je dis « faire du bruit », je ne pense pas seulement aux gens qui ronflent. L’an dernier, pendant l’excellent Platonov de Benjamin Porée aux Ateliers Berthier, je me suis trouvée face à un cas particulier et banal à la fois : pour la première fois, j’avais derrière moi quelqu’un qui parlait dans son sommeil. Pour tout vous dire, c’est assez comique… pendant les 5 premières minutes. Au-delà, avoir quelqu’un qui marmonne juste au-dessus de son oreille donne envie de le/la bombarder en faisant une sarbacane de son programme de salle. Pourtant, ça n’est pas la bonne réaction. Il vaut mieux en effet s’y prendre la personne en douceur pour éviter un réveil en cri et sursaut. Ainsi, vous pouvez commencer par vous racler la gorge et constater que ça ne change rien, lui bousculer le genou et voir s’il réagit, y aller un peu plus fort, finir sur un coude délicat dans les coudes. Dans le cas où la personne ronfle simplement, contentez-vous de faire changer de position à la personne. Un petit repositionnement de colonne d’air et c’est bon. Si vous êtes assis juste à côté de la personne qui dort bruyamment, sachez que tous ceux qui l’entendent vous en seront reconnaissants.
4. C’est ami qui ronfle
Pincez-lui le nez, secouez-le, libérez-le du fardeau de déranger tout le monde. Mais avant, pensez à l’enregistrer quelques secondes si vous le pouvez, on sait jamais, ça peut servir.