Plus que la rentrée, le retour à l’école ou au travail, septembre annonce pour moi une nouvelle saison. On a fait le bilan de la saison précédente, on a vu Avignon, on a tout fait pour concilier plage et expositions. Il est temps de tourner la page. Si tromper le temps est possible quelques jours – en profitant de la fin des expositions estivales pour faire un tour sur les terrasses sur Centre Pompidou ou en ne regardant pas encore quand on a ses premières places de théâtre – il faut se rendre à l’évidence : c’est l’heure d’une rentrée bien particulière, celle de la culture.
Alors on vérifie que Forsythe, Macaigne et Jolly sont bien rangés en ordre chronologique. On s’assure que les pass, laissez-passer et autres sésame sont encore valables. On commence à s’organiser pour visiter les premières expositions de la saison, Duchamp seule, Saint Phalle entre amis, Hokusai à deux.
On recommence à jeter un oeil critique à la presse et une oreille intriguée à la radio et à se demander quel journaliste a aimé quoi et quel journaliste parle de ce qu’il n’a pas vu.
Et puis la rentrée, après un été passé à voir et à capturer des images avec parcimonie, c’est le moment de recommencer à écrire. Pas tellement parce que mon avis compte, qu’il est particulièrement pertinent ou instruit, mais parce que quand on voit autant de choses, quand on traine au Centre Pompidou à la pause déjeuner, quand on organise ses semaines en fonction des nocturnes de musées, forcément, on a envie de partager. Moi, en tout cas, j’en ai envie.
Parce que si l’excitation de début de saison est toujours la même, c’est parce que les saisons se suivent mais ne se ressemblent pas tellement.