Alors que les regards des amateurs de Mapplethorpe étaient principalement tournés vers le Grand Palais et son exposition événement, le musée Rodin a créé une exposition parallèle du photographe.
Parallèle dans tous les sens : parallèle au Grand Palais, mais aussi établissant un fabuleux parallèle entre les œuvres de Rodin et Mapplethorpe.
Bien qu’elle présente moins d’œuvres que le Grand Palais et que l’on n’y trouve pas l’étalage de stars caractéristique à l’oeuvre de Mapplethorpe, l’exposition du Musée Rodin montre comment l’oeuvre du photographe, avec tout ce qu’il a de sulfureux, s’inscrit dans une façon évidente dans l’Histoire de l’Art, et plus particulièrement de la sculpture.
Et oui, Mapplethorpe a beau être photographe, il construit ses photos comme Rodin construit ses sculptures et explore des thèmes similaires : des trios de muses, des corps décortiqués, des mouvements pourtant statiques. Les corps des modèles, parfois sur piedéstals, ont sous les effets de lumière le blanc du marbre ou au contraire le foncé de l’argile. Ils sont lisses et pourtant plein de détails que photoshop nous a fait oublier de la même façon que les statues de Rodin lisses et pourant pleines de nuances, dues au scuplteur ou au caractère non-homogène de la pierre.
Ce sont ces allers-retours qui rendent cette exposition fascinante : grâce au dialogue qui s’établit avec Rodin, l’oeuvre de Mapplethorpe n’est plus le reflet de son époque, mais s’inscrit dans une perspective plus large – celle de l’Histoire centenaire de la sculpture et de ses traditions.
à découvrir absolument avant le 21 septembre
au Musée Rodin (m° Varenne/Invalides/Rue du Bac)
nocturne le mercredi