Bien que l’on soit toujours accueilli par le Silence in the museum de Douglas Gordon, c’est un tout autre lien à l’art contemporain qui se tisse à l’intérieur. L’exposition présente beaucoup d’oeuvres et d’artistes que l’on connait déjà, des gros noms de l’art contemporain que l’on a l’habitude de voir dans les white box des galeries et des musées modernes, ou encore installés dans l’espace public. La Prison Saint-Anne, fermée depuis 10 ans à peine, est chargée d’une histoire récente, des histoires récentes d’hommes et de femmes qui y ont été enfermés.
Là où de nombreuses oeuvres peuvent avoir un caractère bucolique, symboliser l’exil, le voyage ou encore renouer avec la liberté et la nature, elles prennent dans la prison un sens nouveau. Impossible de les déconnecter de l’enfermement, de la souffrance, de la captivité. La présence de ces oeuvres en prison ne fait que faire ressortir la petitesse des cellules, leur dénuement et les conditions austères d’incarcération. Inversement, la peinture qui s’écaille, les restes d’infrastructure d’hygiène et les portes numérotées des trois niveaux de la prison donnent à la poésie des oeuvres une violence dramatique.
Parce que La Disparition des Lucioles apporte un regard nouveau, à la fois sur les oeuvres de la Collection Lambert et sur la condition des prisonniers en France, c’est une exposition pour laquelle j’espère que vous trouverez une après-midi ou un weekend avant le 25 novembre. Pour voir toutes mes photos, c’est ici.