Vous pensez que la saison culturelle s’arrête sous prétexte qu’il fait chaud ? Détrompez-vous !
Il y a quelques semaines, j’ai été invitée par le TRAM à partir, le temps d’un samedi après-midi, à la découverte de 3 lieux de création et d’exposition d’art contemporain. Comme il y a une navette pour emmener les visiteurs d’un lieu au lieu suivant, l’excursion – qui a lieu un samedi par mois dans des lieux différents – se nomme le TaxiTRAM.
Le TRAM, késako ?
Le TRAM, c’est un réseau de 32 lieux de production et diffusion d’art contemporain en Ile-de-France. Parmi eux, il y a des lieux assez bien connus du grand public, comme le Musée d’art Moderne de la Ville de Paris ou le MAC/VAL, et d’autres moins connus, comme La Galerie de Noisy-Le-Sec ou Immanence dans le 15e, des lieux parisiens, comme Betonsalon et des lieux plus éloignés du périph’, à l’image de la Ferme du Buisson. Ce qui les réunit, c’est la volonté de réfléchir ensemble aux problématiques professionnelles de l’art moderne et contemporain, à la façon dont il s’insère dans la vie de son public, à la façon dont on peut le rendre plus accessible. Autant vous le dire tout de suite, même les lieux peu connus et de plus petite taille ont une programmation très réfléchie, bien construite, solide.
On voit quoi au TaxiTRAM ?
Un samedi par mois, le taxiTRAM vous emmène dans 2 à 3 lieux du réseau. Vous serez accueilli dans chaque lieu par le directeur/la directrice, le/la responsable des publics, des médiateurs/trices… voire les artistes si vous tombez sur un jour de vernissage. Ils seront là pour vous guider lors de votre visite, vous expliquer aussi bien le lieu que son exposition et répondre à toutes vos questions.
Quand j’ai participé au TaxiTRAM, je me suis vraiment sentie privilégiée, aussi bien en termes de qualité d’expo que de rencontres humaines et d’ouverture des directeurs chargés des publics et médiateurs des lieux.
La visite a démarré à Bétonsalon, où la directrice nous a présenté l’action du centre et ses liens avec Paris 7, avant de nous laisser entre les mains d’une médiatrice qui nous a guidé à travers l’oeuvre de Karthik Pandian, exposé suite à une résidence au couvent des Récollets. Si les oeuvres exposées étaient difficilement lisibles et bien plus centrées sur le ressenti de l’artiste que sur celui du public, la médiatrice nous a vraiment donné les clefs pour les comprendre, ou au moins tenter de les saisir. Comment une table peut être un autoportrait ? Pourquoi un fruit peut devenir symbole de la dichotomie économique nord-sud ? Être à la fois victime et coupable de racisme, ça fait quoi ? Autant de questions qu’elle a abordé sans le laisser démonter face à un public pas toujours réceptif à une expo très introspective.
Ensuite, le bus nous a emmenés aux Eglises de Chelles. Les Eglises, c’est un lieu où je n’aurais peut-être jamais mis les pieds autrement, et qui – comme son nom l’indique un peu – est constitué de deux petites églises d’époques différentes, le mur entre les deux étant détruit. Un seul espace, traversé jusqu’au 20 juillet par l’installation Open #2 de Lang et Baumann. L’oeuvre est minimaliste, mais on peut rester très longtemps à en explorer la lumière et les ombres, les ressentis, la façon dont on est happé à l’intérieur ou rejeté vers l’extérieur. Une belle expérience doublée de la chance d’avoir pu échanger avec les artistes le jour du vernissage.
L’après-midi s’est terminée à la Maison des Arts de Malakoff avec l’exposition Archtectures d’urgence. Une exposition artistique et sérieuse à la fois, avec à la fois des solutions et expériences d’artistes pour l’habitat d’urgence, les solutions des urbanistes pour loger rapidement des populations nombreuses, les solutions des architectes pour consolider des habitants provisoires devenus des lieux de vie de long terme. A découvrir, notamment, le projet du PEROU sur la création, dans les bidonvilles de la banlieue parisienne, de lieux de socialisation avec les personnes extérieures au bidonville. A voir jusqu’à 13 juillet.
Le prochain TaxiTRAM, c’est quoi quand comment ?
Ce samedi 5 juillet après-midi, le TaxiTRAM vous donne rendez-vous à Synésthésie à Saint-Denis pour l’exposition Travelling Natures du collectif Ding avant de filer au MAM pour la très belle expo Iran. Le point de départ est facilement accessible en transport en commun et vous pourrez visiter les deux expos au tarif modique de 6 € (sachant qu’en tarif réduit et sans commissaire d’expo venant vous conter l’expo, vous en aurez pour 6,50€).
Pour vous inscrire, toutes les infos sont là. Qu’est-ce qu’on attend ?