Où étiez-vous pendant les années 50 ? Personnellement, je n’étais pas née (ma grand-mère mettait encore des rateaux à tour de bras), mais à force de feuilleter des livres de mode et de traîner dans des expos – et surtout Balenciaga en 2007 aux Arts Déco – j’ai développé un très fort attachement pour la mode de l’époque.
Pour moi, la pièce star des années 50, c’est la robe cocktail.
Elle a été réinventée par Balenciaga, Dior et Saint-Laurent, cohabitation unique de couturiers talentueux a fait toute la richesse de l’époque. D’ailleurs, si Balenciaga a créé bien avant et bien après les années 50, l’exposition sur les Années 50 du Palais Galliera couvre la période de 1947 à 1957 – soit de la création de la maison Dior à l’arrivée d’YSL à sa tête à la mort de Christian Dior.
La décennie est pleine de ruptures pour la couture française.
En 1947, Christian Dior féminise la silhouette de la femme tout en l’affinant et crée le New Look. En 1954, Gabrielle Chanel crée le tailleur, tenue emplématique de la maison aujourd’hui encore.
Après la rigueur de la guerre (aussi bien en termes de quantité de tissu qu’en termes de confort indipensable au travail des femmes), les années 50 forment une décennie où la silhouette se libère et se fluidifie, la mode devient espiègle, les détails structurent en surface pour libérer dessous.
C’est l’époque où naît le terme « prêt-à-porter » et où différentes maisons de couture créent leur ligne de pàp tout en prenant grand soin des clientes qui ont toujours envie de robes de princesses. On est en équilibre entre l’industrialisation de la mode et l’artisanat des dentellières et autres petites mains. Le prêt-à-porter, d’ailleurs, force des maisons comme Hermès à adapter un peu leur style pour séduire une clientèle plus jeune.
Bon d’accord, mais les années 50 au Palais Galliera ?
L’expo, c’est tout ça. C’est Jacques Fath, c’est Carven, c’est Lanvin. C’est la couleur, le motif et la forme. C’est la taille marquée, la basque et le bustier. C’est la robe de plage, de journée et du soir. C’est le tailleur, le bas et la chaussure.
A vrai dire, tout y est, sauf… la mode masculine, ce qui est vraiment dommage, parce qu’elle aussi a pas mal changé entre libération d’après-guerre, tenues de loisirs et pouvoir d’achat grandissant des jeunes. On serait tenté de dire que l’oubli a été fait parce que l’exposition n’a été commissionnée que par des femmes (et Olivier Saillard), mais ça serait être mauvaise langue. Dans tous les cas, c’est regrettable.
Toujours est-il que si l’histoire mode féminine vous intéresse et que vous avez envie de croiser des étudiants en mode, filez au Palais Galliera avant le 2 novembre pour vous émerveiller à l’exposition sur les années 50.
Et pour aller plus loin, je vous conseille La Mode depuis 1900, excellent ouvrage de chez Thames and Hudson qui m’a été offert il y a quelques années par une de mes meilleures amies et qui vous permettra à la fois de voir le contexte de création des années 50 et la façon dont la mode de l’époque a influencé les modèles créés ensuite.
Guide pratique : comment prendre des photos d’expo quand c’est (encore) interdit ? | Au hasard
[…] #mode De Dior à YSL, les années 50 s’exposent au Palais Galliera […]