J’ai eu un vrai coup de coeur en visitant le Musée de la Chasse et de la Nature dans le Marais samedi dernier. On m’en disait beaucoup de bien depuis longtemps, mais c’est la présence d’une installation super-contemporaine de Lee Ufan dans la cour qui m’a décidée à y aller. J’ai été émerveillée dans chaque salle grâce au travail exceptionnel de Claude d’Anthenaise, conservateur en chef, qui met parfaitement en valeur la collection, mais le musée est bien plus que ça…
1. Une collection permanente fascinante
Une fois qu’est habitué à l’idée qu’on va être entourés d’animaux morts pendant 1 heure ou 2, on peut profiter pleinement de la richesse des lieux. Chaque salle est dédiée à un animal (sanglier, cerf, animaux imaginaires…), une époque ou un objet (les trophées, les armes, les armoiries régionales…). Les animaux sont traités à travers les époques (on est pas coincé au 17e) et dans le détail : si le sanglier est un gibier, c’est avant tout un animal qu’il faut savoir trouver et reconnaître. On a donc des cabinets avec des illustrations, des informations sur l’habitat, des crottes, tout pour en savoir plus sur les animaux chassés. Le lieu est aménagé comme une maison de passionné dans laquelle on se balade, sans cartels ou presque, mais avec des fiches explicatives pour chaque salle. Une vraie plongée en immersion dans l’univers de la chasse et de la nature.
2. Des oeuvres contemporaines parfaitement intégrées
Les artistes contemporains sont à l’honneur partout dans le musée et la cour est souvent occupée par des installations contemporaines. Quelques oeuvres sont intégrées après chaque exposition temporaires, comme un plafond de Jan Fabre en chouettes naturalisées, des oeufs géants d’Othoniel dans le cabinet des animaux imaginaires, les chaussons du Petit Chaperon Rouge de Françoise Pétrovitch dans le cabinet du loup. Tout cela côtoie les armes, trophées et tableaux de l’école de Rubens sans jamais être hors de propos. En choisissant des oeuvres d’artistes qui correspondent aussi bien au Musée qu’à la pièce où ils sont exposés, le Musée de la Chasse et la Nature a réussi à montrer que son sujet est d’actualité et rappelle que l’art contemporain est en rupture, mais aussi en continuité avec ses ainés.
3. Un musée ludique et vivant
Performances, projections, lectures, concert… Le programme culturel du Musée est extrêmement riche et vous trouverez forcément quelque chose qui vous plaira. Les adultes peuvent découvrir le musée lors de visites-ateliers en présence d’un conférencier et d’un artiste, les enfants pourront s’initier à la sculpture ou au théâtre d’ombres lors de visites-ateliers sur mesure. Et comme le lieu est propice aux belles histoires, des visites contées ont également lieu. Le samedi où j’ai découvert le musée, une horde d’enfants ravis pénétrait dans la salle du sanglier avec des étiquettes attribuant à chacun un animal qui allait le suivre pendant toute la visite. Pédagogiquement au top !
4. Un bâtiment unique
Le Musée est la réunion de deux hôtels particuliers : l’hôtel de Guénégaud, élevé par François Mansart, et l’hôtel de Mongelas, tous deux du 17e. L’hôtel de Guénégaud est le seul bâtiment de Mansart qui a été intégralement conservé et est même classé, avec son bel escalier d’honneur, au titre des monuments historiques. Malraux y a inauguré le Musée de la Nature et de la Chasse en 1967, et c’est là que se trouve aujourd’hui la partie du musée consacrée à l’art et à la chasse. L’hôtel de Mongelas (par lequel on entre) a été intégré au Musée en 2007 comme l’a toujours voulu François Sommier, c’est dans sa cour qu’ont lieu les installations contemporaines et c’est lui qui abrite la partie de la collection dédiée à l’animal. On trouve dans son aile droite un porche à arc surabaissé, unique à Paris.
5. Une équipe adorable
Votre visite sera probablement ponctuée de petites attentions et de conversations passionnantes avec les gardiens, qui savent tout ou presque sur le musée et ont envie de partager leurs connaissances. Les enfants qui caressent les animaux ne se font pas disputer. Les gardiens savent que c’est tentant, alors ils expliquent patiemment aux enfants et à leurs parents que si on n’a pas le droit de toucher, c’est parce que l’acidité des mains abîme les poils. Les gardiens-médiateurs présents dans les salles font des blagues, expliquent les oeuvres remarquables, montrent les détails que l’on pourrait rater (saurez-vous trouver le trou de souris caché dans le musée ?). Ils m’ont même fait entrer dans les bureaux pour que j’aie une meilleure vue pour prendre des photos de la cour et m’ont incliné un rideau pour montrer le jardin que personne ne voit en temps normal. C’est une petite attention, mais c’est une gentillesse rare.
Fondation François Sommier – Musée de la Chasse et de la Nature
62 rue des Archives, 3e – m° Rambuteau
Ouvert de 11h à 18h du mardi au samedi avec nocturne jusqu’à 21h30 le mercredi
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